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27 avr. 2018

Tout en nuances, Tome 1 : Hyacinthe.


Titre : Tout en nuances, Tome 1 : Hyacinthe.
Auteur : Erika Boyer.
Genre : Romance.
Edition : Autoédité.
Nombre de pages : 272 pages.
Prix : 3.99€ / 14.90€.


Résumé :

 Hyacinthe ne supporte pas de voir son reflet dans le miroir. Il vit loin de tout, isolé, reclus ; il se cache du regard des autres et consacre son existence à son art. Il n’entretient même plus l’espoir d’être un jour aimé.

Pourtant, quand Elea entre dans sa vie, il ne peut s’empêcher d’aspirer au bonheur. Ses regards sont des caresses, ses gestes des mots doux et l’artiste en vient à croire qu’il pourrait avoir un avenir différent de celui qu’il s’était toujours imaginé.

Peut-il être homme et non plus abomination à travers les yeux de cette femme ? Mieux, peut-il l’être à travers ses propres yeux ?

- Inspirés des plus grandes divinités gréco-romaines, les personnages de la saga Tout en nuances vous emmèneront dans un univers où la diversité est le maître-mot. -


Extrait :

 - Est-ce que tu as déjà travaillé dans le milieu ? demanda-t-il.
- Pas vraiment. J'ai obtenu le CAP art et techniques de la bijouterie-joaillerie mais je me suis ensuite dirigée vers autre chose.
- Pourquoi ?
- Parce que je n'avais pas assez confiance en moi. Je me sentais pas à la hauteur.
- Qu'est-ce qui a changé depuis ?
Elea mit quelque secondes avant de répondre mais lorsqu'elle le fit, ses yeux se plongèrent dans ceux de Hyacinthe, comme pour lui faire voir sa sincérité.
- J'ai découvert ton travail et j'ai trouvé du courage dans l'artiste que tu es, de la confiance, aussi.
Il ne détourna pas les yeux, cette fois. Cette phrase le touchait sincèrement, même si son visage ne laissait rien paraître. Sa nouvelle assistante semblait vraiment éprise de son art et en dehors de ses proches et des professionnels avec qui il avait échangé, c'était la première à valoriser son travail de la sorte, à l'apprécier autant.
Il termina son café et se leva. Incapable de dire merci, il chercha, malgré tout, les mots qui pourraient exprimer sa pensée, et il choisit de parler à la potentielle artiste et professionnelle en elle. Il n'était peut-être pas à l'aise avec l'humain mais il savait s'exprimer quand cela était nécessaire.
- J'attache plus de valeur à la motivation et au cœur qu'aux études ou à l'expérience. Si tu es aussi déterminée que je le pense, aussi passionnée, je pense que tu apprendras beaucoup de ce travail et que ton aide me sera précieuse. Alors si tu es toujours intéressée par le poste, je t'attends à l'atelier dès que le jour sera levé.


Avis :

 Impatiente de commencer ce livre, je me suis lancée avec plaisir dans cette lecture. Sauf que je suis un brin déçue par cette histoire, en dehors de la plume de l’auteur. Celle-ci est toujours aussi belle, magnifique et douce, elle fait voyager sans aucun doute. Mais le récit est trop simple, basique, rapide ; oubliant au fil des pages l’histoire personnel que rencontre nos héros. En effet, la romance prend plus de place que le message, le sujet ; et c’est bien dommage. Néanmoins l’auteur raconte seulement un moment important de la vie des personnages, sans aller plus loin ; pourquoi ce choix ? Bien que ce soit intéressant, ça ne déborde pas d’émotion.

Hyacinthe est le nerf, le centre ; son passé n’est pas joyeux. Ce qu’il a vécu est cruel et lui colle des traces, des cicatrices sur sa personnalité. Un homme isolé du monde, passionné par son art. Par contre son caractère est loin de ressembler à l’image que je me fais d’un homme solitaire. Parfois il est froid, sauf que ce n’est pas « lui ». Hyacinthe est un cœur d’artichaud, un garçon gentil, doux et attentionné. Compréhensif, hyperactif dans son métier. Un artiste qui n’aime pas sa propre image, se détestant ; il a perdu toute confiance en lui. C’est quelqu’un de « beau », intérieurement et extérieurement. L’assurance de soi est l’arme contre les mauvaises langues. Je comprends son ressenti, j’ai vu cette partie de l’univers ; comme quoi le physique est analysé, jugé au-delà de la personne en elle-même. Ça peut être de la jalousie, de méchanceté gratuite ou de la peur face à la différence. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la beauté est partout, dans chaque petit défaut, dans chaque petite qualité ; être « beau/belle » physiquement, ça ne veut pas dire qu’on est « beau/belle » mentalement.

Elea est une jeune femme plutôt ordinaire, légèrement timide et avec de la suite dans les idées. Je l’ai trouvé mignonne et j’ai adoré sa maladresse. Elle montre de l’imperfection dans sa gêne et une authenticité dans ses questions, une femme très naturelle et pourtant magnifique. Je me suis prise d’affection pour elle, malgré tout je ne suis pas bouleversé par sa façon d’être. Elle est rassurante, déterminée, elle se laisse facilement aller à aimer. Une héroïne pas naïve pour un sou, toutefois elle manque d’étincelle à mon goût. Elea est un prénom sublime donnant une fine idée sur son caractère, douce, artistique, rêveuse. Ses contradictions lui conviennent sans être un aspect total d’elle-même.

Comme pour « Le langage des fleurs », ce roman se rapproche plus d’une histoire d’amour que d’un message. Plus d’une romance que d’un contemporain. Le sujet est bien traité, moins développé que je l’ai espéré. Pourtant c’est un thème parfait, moderne et de plus en plus important à comprendre et à mettre en avant. Les réflexions sur le physique touchent de plus en plus de monde, et particulièrement des adolescents, laissant des cicatrices à vie. Je connais ça donc je ne peux pas dire que cette œuvre m’a laissé indifférente. Le suspense n’est pas totalement là, en différence de ces autres livres ; c’est un point qui m’a manqué. On devine un peu comment ça va se terminer, mais on n’imagine pas vraiment d’où vient les blessures de Hyacinthe. Du coup je suis mitigée pour cette partie-là. Ce n’est pas une synopsis originale, pas pour moi en tout cas ; en cause j’ai lu « Nos faces cachées » d’Amy Harmon, et c’est sur le même concept. En moins bien. « Tout en nuances » est un titre parfait, déjà nos héros sont différents et complémentaires, mais en plus de cela ils ont plusieurs facettes. L’émotion ne se libère pas suffisamment de cette histoire, le plus regrettable de mon point de vue.

J’admire la plume de l’auteur, « simple » n’est pas le mot convenable pour décrire son style. C’est juste naturel, sincère. Il n’y a pas de forcing, ce besoin de faire de belle phrase pour épater la galerie. Elle écrit avec son cœur, de par ses connaissances. Avec amour. Et Erika Boyer l’exécute avec brio, c’est peut-être court et pas assez, mais c’est authentique et ça, c’est la plus belle chose au monde !

Merci encore une fois Erika, pour ce service-presse. Je suis toujours ravie de découvrir tes belles histoires, tes beaux propos. Hyacinthe est un personnage que je ne suis pas prête à oublier, un jour peut-être, sûrement… Mais là, il me ressemble, c’est le miroir de beaucoup de monde. Elea aussi d’ailleurs, elle est mon alter-ego, réservée, facilement gênée avec une force sans nom. Ce roman n’est certainement pas le meilleur, certes c’est un récit agréable, joli, de temps en temps messager. Mais ce n’est pas bouleversant. Le mystère est en équilibre, pour une romance c’est plutôt satisfaisant. Ce premier tome est plutôt ordinaire, intéressant, malheureusement trop centré sur l’histoire d’amour et pas assez sur le thème de la confiance en soi. Tout est dans l’écriture de l’auteur, dans sa photographie des lieux, dans ses descriptions de la forêt et des bijoux que confectionnent nos personnages, la sublimité de l’œuvre se tient là.


Note :
8/10.

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